Accueil A la une Mort suspecte d’un jeune dans un night-club de Tunis : Quand le drame devient une affaire d’opinion publique

Mort suspecte d’un jeune dans un night-club de Tunis : Quand le drame devient une affaire d’opinion publique

décès Adam Boulifa

Encore une affaire de violence et une mort suspecte qui dévoilent la face sombre de la vie nocturne à Tunis et de l’insécurité qui s’est emparée même des endroits les plus huppés de la capitale et de ses banlieues. Si ce genre de drames intervient pour nous rappeler la nécessité de renforcer la sécurité dans le pays, aujourd’hui il est indispensable d’appliquer la loi à tous, sans exception, et d’en finir avec toute forme d’impunité pour rassurer l’opinion publique, choquée par cette tragédie qui a coûté la vie à un jeune de 23 ans.

Récemment, le jeune Adam a trouvé la mort dans des circonstances peu claires et suspectes alors qu’il fêtait son 23e anniversaire dans le night-club d’un hôtel de Tunis suite à une bagarre avec les serveurs et les portiers chargés pourtant de sécuriser les lieux. Un drame qui s’est transformé rapidement en une affaire d’opinion publique d’autant plus que la victime était accompagnée de son père lors de son décès.

Alors que la famille de la victime assure qu’Adem a trouvé la mort, tabassé par les portiers et les serveurs de ce night-club, une autre version des faits a surgi pour dire que la victime est décédée suite à une chute dans une cage profonde d’un ascenseur en panne.

Au moment où une enquête a été aussitôt entamée, une série d’arrestations a ciblé ce night-club, où sept personnes dont notamment des serveurs, des portiers et le gérant ont été arrêtés. Le gouverneur de Tunis, Chedly Bouallègue, a ordonné pour sa part la fermeture de ce lieu pour négligence dans le cadre de cette affaire, mais aussi pour irrégularité au niveau de l’exploitation de l’autorisation de vente d’alcool. En effet, une affaire peut en cacher une autre, le gouverneur de Tunis, qui affirme que la décision de fermer la discothèque a été prise après la preuve de l’existence de négligence de la part de la direction ayant conduit dimanche dernier à la mort du jeune Adem, ajoute que la licence pour les boissons alcoolisées avait été retirée du club.

Tabassé à mort ?

Le drame qui a frappé ce jeune de 23 ans a ébranlé sa famille, ses amis mais aussi l’opinion publique qui a fortement dénoncé ces actes sauvages qui seraient à l’origine de sa mort, même si l’enquête n’a pas dévoilé, encore, tous les détails. Mais ce qui a alimenté la polémique et la vague de dénonciation face à ce drame, ce sont les photos du corps d’Adem qui, fuitées sur les réseaux sociaux, montrent bel et bien des traces de violence et d’agression. D’ailleurs, le père de la victime est revenu dans de multiples apparitions médiatiques sur les circonstances de sa mort, d’autant plus qu’il était le dernier à l’avoir vu avant qu’Adam soit conduit par les portiers vers un lieu isolé, dans cet espace de loisir, où il a trouvé la mort.

En effet, présent aux côtés de son fils et de ses amis pour fêter son anniversaire, le père a raconté avec émotion les circonstances du décès d’Adam. «L’incident a commencé quand un serveur a manqué de respect à mon fils, qui a réagi. Le serveur n’a pas apprécié et a continué à insulter Adam puis a fait appel aux portiers qui l’ont emmené dans un couloir conduisant vers l’hôtel», a-t-il expliqué, et de poursuivre: «J’ai tenté de tirer mon fils unique des mains des portiers qui l’emmenaient vers un autre endroit. Je n’y suis pas parvenu et j’ai même été tabassé. J’ai des dents cassées et une épaule fracturée». Le père assure même qu’il n’a pas pu accéder à l’hôtel pour s’enquérir de l’état de son fils, mais a su ultérieurement qu’il avait été emmené à l’hôpital et était déjà mort. Le père accuse dans ce sens les portiers d’avoir tabassé à mort son fils, Adam, avant de le jeter dans la cage de l’ascenseur pour camoufler le crime. Pour sa part, l’avocat des sept suspects arrêtés, sans nier le fait que la victime a été agressée, affirme que sa mort aurait été provoquée par sa chute dans la cage d’un ascenseur hors service et qui était recouverte par du contre-plaqué. L’avocat a affirmé que seules les images des caméras de surveillance pourront dévoiler la vérité. Notons que selon les premiers éléments de l’enquête, le procureur de la République a réquisitionné les caméras de surveillance en question afin de connaître les circonstances exactes de l’incident et déterminer les responsabilités de chacun. En tout, ce drame qui a coûté la vie, malheureusement, à un jeune à la fleur de l’âge, devra dévoiler les manquements au niveau sécuritaire qui accompagnent fréquemment la vie nocturne de la capitale Tunis, mais devra surtout ouvrir le dossier des dépassements commis par les propriétaires de ces lieux de loisirs, qui parfois bénéficient de leurs empires financiers pour échapper à la justice.

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Un commentaire

  1. Stephane

    20 novembre 2019 à 20:40

    « Mort suspecte » n’est pas le titre qui convient. Une mort est dite suspecte lorsque les circonstances ne sont pas élucidées lors de la découverte du corps. C’est le médecin qui constate le décès signale la mort suspect. Or, les circonstances violentes du décès de ce jeune malheureux sont évidentes. Ce n’est donc pas un mort suspect. Il est aurait fallu écrire, par exemple : un rixe dans une Night-club fait un mort.

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